Les leçons de la physiologie

Naissance de la réalité

intéroceptif, extéroceptif

Les interactions sensori-motrices avec son environnement qui construisent la réalité d’un humain commencent alors qu'il est un embryon de sept semaines, et peut-être même avant. C'est le moment où apparaît l'ébauche primitive de son cortex cérébral et où son organisme devient capable de garder des traces des événements qu'il a vécus et de la façon dont il y a réagi. Parallèlement se développent ses appareils moteurs et certains de ses appareils sensoriels. Il ne s'agit pas seulement, pour ces derniers, d'appareils extéroceptifs tels que le goût, l'odorat, la sensibilité tactile, d'abord péribuccale puis s'étendant au visage et au tronc, mais aussi de la sensibilité intéroceptive. Celle-ci confère à l'embryon, en même temps que lui vient la possibilité de se mouvoir, un sens de la position de son corps et de ses membres. Elle lui permet aussi de capter des modifications de composition de son sang qui sont le reflet de modifications chimiques du sang de sa mère, auxquelles son organisme réagit. A ce titre, on peut dire que le placenta joue un rôle de filtre à stimulus sensoriels intéroceptifs.

Plus tard, alors que l'embryon est devenu fœtus, c'est-à-dire au-delà du troisième mois, deux sensorialités extéroceptives se développent à leur tour : l'auditive et la visuelle.

Bientôt l'élaboration de la réalité va se poursuivre à la faveur des expériences fortes vécues par la personne autour de sa naissance. Mais déjà tout, absolument tout ce qu'elle a vécu avant celle-ci contribue à fonder sa réalité. De fait, sa personnalité est déjà bien révélée. Elle est le résultat de toutes ses expériences, dès celles vécues dans sa vie primale. Ces dernières sont constituées des stimulus captés par ses sensorialités intéroceptives et extéroceptives, de leur intégration par ses centres nerveux et des réponses de son organisme à ces stimulus en fonction de cette intégration. Les réponses du foetus dans le "dialogue" haptonomique avec ses proches en sont une illustration concrète (Veldman F, 1989). On imagine, a fortiori, combien les relations intrautérines entre jumeaux peuvent être déterminantes. Partie intégrante de tout leur acquis prénatal, elles expliquent des différences entre leurs personnalités observables dès la naissance quand bien même, lorsqu'il s'agit de jumeaux vrais, leurs patrimoines génétiques sont identiques.

 

 

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